Quand les activistes bousculent la chaîne logistique
L’intervention d’un actionnaire activiste chez PepsiCo relance un mouvement plus large de rationalisation dans le secteur de la grande consommation. La restructuration du commerce de détail expliquée : la réduction des coûts de PepsiCo illustre comment la pression pour dégager des économies force les groupes à privilégier l’efficacité opérationnelle plutôt que l’expansion. Venons-en aux faits: réduire les gammes, optimiser les réseaux et automatiser les centres de distribution sont devenus des priorités.
Pourquoi cela change-t-il la donne pour les investisseurs ? Parce que la quête d’économies génère une demande immédiate pour des technologies et des services précis. Les projets d’automatisation d’entrepôts (tri robotisé, convoyeurs, systèmes de gestion des stocks alimentés par l’IA) attirent des commandes conséquentes. Des acteurs comme Honeywell (Intelligrated), Zebra Technologies ou Rockwell Automation se trouvent au coeur de cette vague, avec des contrats longs et des coûts de migration élevés qui tendent à créer des revenus récurrents.
La réduction des coûts pousse aussi à externaliser. Les prestataires 3PL, tels que C.H. Robinson, UPS ou XPO Logistics, offrent une alternative allégeant les coûts fixes des grandes entreprises. Externaliser signifie convertir des coûts salariaux et immobiliers en coûts variables, ce qui convient particulièrement aux groupes engagés dans une restructuration. En bref, l’externalisation attire des volumes et des marges stables pour les fournisseurs logistiques.
Quid des distributeurs ? Les enseignes axées sur le prix tirent profit directement des réductions tarifaires des marques. Walmart, Costco ou, en France, Carrefour, Leclerc et Casino peuvent capter du trafic supplémentaire et améliorer leurs marges si les fournisseurs consentent à baisser leurs prix. La logique est simple: hausse du trafic, hausse des volumes, effet d’échelle sur les coûts unitaires.
Pour les fournisseurs technologiques, l’attrait est double. D’une part, le matériel de capture de données, les convoyeurs automatisés et les systèmes TMS (comme ceux fournis par Trimble) génèrent des revenus contractuels étalés. D’autre part, la complexité d’intégration crée des barrières à l’entrée, limitant la concurrence. Amazon, en tant qu’acteur verticalisé, vend aussi son expertise logistique et profite des mouvements d’optimisation du secteur.
Toutefois, l’opportunité n’est pas sans risque. Les investissements en automatisation exigent souvent plusieurs dizaines de millions d’euros pour moderniser un centre de distribution. Le retour sur investissement peut se révéler plus lent que prévu, notamment en cas d’erreurs d’exécution technologique ou de tensions inflationnistes qui font grimper les salaires et les coûts du transport. Les détaillants discount, malgré l’augmentation du trafic, restent sensibles à ces pressions de coûts.
La question qui se pose est donc: comment s’exposer à ce thème sans sous-estimer les risques ? Une approche thématique, en sélectionnant des fournisseurs de solutions (Zebra, Rockwell, Honeywell) et des prestataires logistiques bien positionnés (C.H. Robinson, UPS, XPO), peut capter la transition vers l’automatisation tout en diversifiant l’exposition aux risques d’exécution. Pensez aussi aux détaillants low-cost qui bénéficieront d’un contexte de prix bas.
Enfin, quelques remarques réglementaires et de prudence. Nemo est régulé par l’ADGM; son accès peut être soumis à conditions pour les résidents en France et dans l’Union européenne. Cet article ne constitue pas un conseil personnalisé. Les perspectives présentées ici restent conditionnelles et reposent sur des hypothèses macroéconomiques et industrielles susceptibles d’évoluer. Investir comporte des risques, qui doivent être évalués au cas par cas.