L'art (très) peu subtil de la barrière douanière
Ne tournons pas autour du pot. Un droit de douane de 30 %, ce n'est pas une suggestion polie, c'est un coup de massue commercial. L'idée est simple : rendre les produits étrangers plus chers pour donner un coup de pouce aux producteurs nationaux. Pendant des décennies, des géants américains comme General Motors et Ford se sont livrés à une bataille de rue avec les constructeurs automobiles européens et mexicains. Soudain, l'arbitre a décidé de lier une main de l'adversaire dans son dos. Étonnant, n'est-ce pas ? Une BMW flambant neuve expédiée d'Allemagne pourrait subir une hausse de prix telle qu'une alternative construite à Detroit semblerait être une véritable aubaine.
Et cela ne concerne pas seulement les grands noms. L'onde de choc se propage à toute la chaîne d'approvisionnement. Je pense par exemple à une entreprise comme American Axle & Manufacturing, qui fabrique les pièces essentielles qui font avancer les voitures. Elle pourrait voir ses commandes augmenter. Pourquoi ? Parce que si vous êtes un constructeur automobile, vous approvisionner auprès d'un fournisseur qui est maintenant 30 % plus cher est tout simplement une mauvaise affaire. Vous chercheriez naturellement une alternative locale. C'est simple, logique, et entièrement dicté par la politique.