Les videurs du numérique et les censeurs de la finance
À la pointe de ce commerce, on trouve les entreprises de cybersécurité. Des sociétés comme CrowdStrike ou Palo Alto Networks sont, pour l'essentiel, les videurs numériques de l'économie mondiale. Elles se tiennent à la porte virtuelle, vérifient les identités et s'assurent qu'aucun personnage peu recommandable ne s'introduise pour semer le chaos. Le génie de CrowdStrike a été de construire sa sécurité dans le cloud, surveillant des milliards de micro-événements pour repérer les problèmes avant qu'ils ne surviennent. Cela ressemble moins à un vieil antivirus qu'à un agent de sécurité infatigable. Une fois qu'une entreprise installe ce système, le coût et les tracas liés au passage à un concurrent sont énormes, créant une fidélité client dont d'autres secteurs ne peuvent que rêver.
Puis, il y a les censeurs de la finance, les agences de notation comme Moody's. Ces entreprises exercent un pouvoir presque comique. D'un simple rapport, elles peuvent décider du sort financier de pays entiers. Avec leurs pairs, ils forment un petit oligopole, agissant comme les gardiens des capitaux mondiaux. Si vous voulez emprunter sérieusement, il vous faut leur tampon. C'est une position fantastique, être payé par les entités mêmes que l'on juge.
Quand on les rassemble, on voit se dessiner une tendance. Ce sont les entreprises qui vendent de la certitude dans une époque incertaine. C'est une collection fascinante de sociétés, une sorte de « who's who » des gardiens du numérique. On peut d'ailleurs en retrouver un groupe dans ce que certains appellent le panier Les marchands de confiance : Pourquoi les entreprises de sécurité et de validation sont en plein essor, qui regroupe ce type de firmes.