Les actions du divertissement interactif bénéficient de modèles à revenus récurrents, comme les abonnements et le contenu en jeu. Le cloud gaming et le métavers sont des moteurs de croissance clés pour l'âge d'or du jeu vidéo. Le secteur offre des opportunités d’investissement diverses, incluant les plateformes matérielles et logicielles. Investir dans le jeu vidéo offre une exposition à une industrie mondiale dominante et en forte croissance.
Le jeu vidéo en Bourse : bien plus qu'une partie de plaisir
Les nouveaux seigneurs du divertissement
Je dois l’avouer, j’ai longtemps considéré les jeux vidéo comme une occupation de niche, le passe-temps un peu bruyant de mon neveu enfermé dans sa chambre au lieu de faire ses devoirs. Quelle erreur de jugement de ma part. Pendant que je regardais ce phénomène avec un certain dédain, ce « hobby » est discrètement devenu un monstre économique pesant plus de 200 milliards de dollars à l’échelle mondiale. À côté, Hollywood et l’industrie musicale réunis ont l’air d’une simple kermesse de village.
La question pour tout investisseur qui se respecte n’est donc plus de savoir si le secteur est important, mais s’il existe encore une manière sensée d’en prendre une part, tout en gardant à l’esprit que chaque investissement comporte sa part de risque. Le véritable coup de génie, à mon sens, ne réside pas seulement dans la création de mondes immersifs. Il est dans le modèle économique. Autrefois, c'était simple : on achetait un jeu, on y jouait, fin de l'histoire. Une transaction unique. Aujourd'hui, des entreprises comme Electronic Arts ou Take-Two sont devenues de véritables propriétaires numériques. Elles ne vous vendent plus seulement la maison, elles vous louent les meubles, vous facturent les extensions et gèrent le club d’abonnés du quartier. Grâce aux achats intégrés, aux contenus téléchargeables et aux passes mensuels, elles ont créé des flux de revenus merveilleusement prévisibles et récurrents. Un seul joueur peut ainsi générer des revenus pendant des années, ce qui est bien plus séduisant que le cycle aléatoire d'attente du prochain blockbuster.
Un écosystème bien au-delà de la manette
Penser que tout se résume à dénicher le prochain Grand Theft Auto est une erreur de débutant. L’écosystème est bien plus vaste. Pour chaque jeu à succès, c’est toute une chaîne de valeur qui en profite. À mesure que les jeux deviennent plus exigeants graphiquement, les joueurs se lancent dans une course effrénée à l'armement pour obtenir un meilleur matériel. Cela crée une demande constante pour les cartes graphiques, les processeurs et les périphériques haut de gamme qui alimentent l'expérience.
Il y a aussi ce que l'on appelle l'approche des « pioches et des pelles ». Une société comme Unity Software, par exemple, ne fabrique pas de jeux. Elle fournit les outils qui permettent à des milliers d'autres développeurs de les construire. C'est une façon intelligente de s'exposer à la croissance de toute l'industrie, sans avoir à parier sur le titre qui saura, ou non, captiver l'imagination du public.
Un avenir dans les nuages, et ce n'est pas forcément une mauvaise chose
En regardant vers l'avenir, deux concepts reviennent sans cesse : le métavers et le cloud gaming. Soyons pragmatiques. Le « métavers » reste une idée plutôt vague, un concept encore assez mal défini. Cependant, les sociétés de jeux vidéo sont indéniablement à l'avant-garde de la construction des mondes numériques persistants et sociaux qu'il pourrait un jour devenir.
Plus immédiatement, le cloud gaming pourrait véritablement changer la donne. En diffusant les jeux directement sur n'importe quel écran, il supprime le besoin d'une console ou d'un PC coûteux. Cela pourrait potentiellement démocratiser le jeu haut de gamme, l'ouvrant à des milliards de nouveaux clients qui n'ont besoin que d'une bonne connexion internet. C'est un écosystème complexe, une sorte de terrain de jeu numérique aux multiples facettes. Pour ceux qui cherchent à mieux comprendre ce vaste secteur, une collection thématique d'entreprises, comme L'âge d'or du jeu vidéo : pourquoi les actions du divertissement interactif passent au niveau supérieur, pourrait offrir une vision plus complète que de parier sur un unique succès.
Un mot de prudence, bien évidemment
Bien sûr, tout n'est pas rose. C'est une industrie qui évolue rapidement, tirée par les succès, ce qui signifie que la volatilité fait partie du jeu. Un titre très attendu peut faire un flop, et l'action d'une entreprise pourrait en pâtir. Les régulateurs commencent également à s'intéresser de près à des pratiques comme les « loot boxes », ces pochettes-surprises virtuelles. Et n'oublions pas les géants de la technologie, aux poches très profondes, qui rôdent toujours, cherchant à dominer un marché de plus. Investir ici demande un estomac bien accroché face aux hauts et aux bas potentiels. Néanmoins, pour ceux qui ont une vision à long terme, les changements structurels qui s'opèrent dans le divertissement interactif sont difficiles à ignorer. Le secteur a quitté la chambre d'adolescent pour s'installer durablement dans les salles de conseil.