Le confort d'un public captif
Ce que je trouve le plus fascinant dans ce modèle, c'est la fidélité quasi forcée des revenus. Ces entreprises ne vendent pas vraiment un produit lors d'une transaction unique. Elles concèdent des licences d'accès. Elles fonctionnent sur la base d'abonnements, créant des flux de trésorerie prévisibles et récurrents qui font rêver les investisseurs.
Les coûts de changement pour leurs clients sont astronomiques. Une fois qu'une banque a bâti tout son département de gestion des risques autour des scores FICO, ou qu'une agence immobilière dépend de CoStar Group pour ses données de marché, tout arracher pour essayer quelque chose de nouveau est un cauchemar. C'est cher, perturbant et risqué. Alors, ils ne le font pas. Ils continuent simplement de payer le loyer.
C’est cet ensemble de gardiens du temple numérique qui constitue, à mon avis, un thème d’investissement intéressant. Une sorte de portefeuille regroupant ce que l'on pourrait nommer Les propriétaires du numérique : pourquoi la propriété des données est le nouvel empire. Bien sûr, aucun investissement n'est une certitude. Les régulateurs pourraient s'intéresser de plus près à ces empires de la donnée, et des ruptures technologiques pourraient un jour représenter un défi. Mais pour l'instant, ces propriétaires semblent avoir une emprise assez ferme sur leurs domaines numériques.