Les architectes de l'indice, ou les règles du jeu
Parlons des faiseurs de règles. Je fais référence à des sociétés comme MSCI, S&P Global et Moody's. Ce ne sont pas des noms que l'on cite lors des dîners en ville, et c'est précisément là que réside leur force. Elles opèrent en coulisses, fournissant la plomberie essentielle à l'ensemble du système financier mondial.
Prenez MSCI. Cette entreprise ne gère pas d'argent, elle crée simplement les recettes que tous les autres suivent. Lorsque MSCI décide d'ajouter une société à son très influent indice des marchés émergents, des milliards de dollars provenant de fonds passifs doivent, par définition, affluer vers cette action. Les gérants ne se posent pas de questions, ils exécutent. Pour ce privilège, MSCI perçoit une commission de licence, un péage bienvenu sur un vaste fleuve de capitaux qu'elle n'a même pas besoin de toucher. C'est un modèle économique d'une simplicité redoutable, vous ne trouvez pas ?
Puis il y a S&P Global et Moody's, les gardiens du crédit. Ils décident qui est digne de confiance et qui ne l'est pas. Un gouvernement ou une entreprise peut avoir les plans les plus brillants, mais si ces deux agences donnent un avis négatif sur leur dette, les coûts d'emprunt pourraient grimper en flèche et ces plans pourraient bien finir en poussière.